Un rapport de l'Autorité de Sureté Nucléaire accable Bouygues

Publié le par mablysansnucleaire

"EPR de Flamanville: Bouygues accusé de tricher sur la sécurité

 

Bouygues et plusieurs sous-traitants du groupe sont soupçonnés d'avoir dissimulé des accidents du travail sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, rapporte vendredi L'Humanité.

 

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dénonce une "démarche intentionnelle" de non-déclaration d'accidents du travail sur le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), notamment de la part de Bouygues, dans un procès-verbal révélé vendredi par L'Humanité.

En avril, l'ASN avait indiqué enquêter sur une sous-déclaration des accidents du travail sur le chantier, qui pourrait être de l'ordre d'un accident sur quatre.

Dans un PV daté du 6 juin, reproduit en fac-simile dans L'Humanité, le gendarme du nucléaire recense 112 accidents de travail survenus en 2010 sur le chantier de l'EPR dont 38 accidents "à déclarer n'ayant pas fait l'objet d'une déclaration".

L'ASN met en avant la responsabilité des employeurs, dont Bouygues qui pilote le génie civil sur le chantier et Elco Construct. "Dans plusieurs cas (au moins 11 exemples pour le groupe Bouygues et 8 pour Elco), ces employeurs étaient informés de l'accident. Ceux-ci avaient par ailleurs connaissance de l'obligation réglementaire de déclarer tout accident du travail", écrit l'ASN.

"Le fait que cette démarche ait été intentionnelle et se soit répétée alors même que ces sociétés avaient pleinement connaissance de l'obligation de déclarer tout accident démontre l'intention d'éluder l'information de l'inspecteur du travail et donc de détourner la surveillance" de celui-ci, poursuit l'ASN qui relève de nombreuses infractions.

Les peines encourues sont 42 amendes de 4e classe soit 31.500 euros et un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour le délit d'obstacle aux missions de l'inspecteur du travail.

En avril, Bouygues s'était défendu en affirmant que les non-déclarations d'accident "n'(étaient) pas le fait de l'entreprise mais (relèvaient) d'initiatives personnelles".

Un salarié de 32 ans est décédé le 11 juin sur le chantier de l'EPR. Après la mort, le 24 janvier, d'un autre salarié de 37 ans, une enquête de flagrance pour "homicide involontaire" avait été ouverte par le procureur de Cherbourg.

Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR de Flamanville est l'un des tout premiers en construction dans le monde et fait figure de vitrine pour un réacteur que la France veut exporter, mais le chantier accuse un retard d'au moins deux ans. "

 

Source :  L'Expansion du 24 juin

 

  

Pour en savoir plus (le chargement peut prendre quelques minutes):

 

Lire l'article de l'Humanité

 

Lire le procès-verbal de l'Autorité de Sureté Nucléaire adressé à Bouygues

Publié dans Le nucléaire

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